Focus sur l’architecture des pentes de la Croix-Rousse
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Un an après le premier confinement, force est de reconnaître que la crise sanitaire aura engendré de nouvelles aspirations, des changements de mode de vie. Une évolution constatée en 2020 et qui semble perdurer en 2021.
« C’est un jardin extraordinaire…, un jardin extraordinaire, loin des noirs buildings et des passages cloutés… »
Voilà un refrain de Charles Trenet particulièrement inspirant pour tous ceux qui sont en quête d’un petit coin de verdure.
Après une période de confinement particulièrement éprouvante notamment pour les citadins, les critères d’achat immobilier ont évolué avec comme motivation première l’amélioration de leur cadre de vie. Besoin d’un espace extérieur (balcon, terrasse ou jardin), envie de verdure et d’espace…, le constat est partagé par les professionnels de l’immobilier sur le marché lyonnais.
« Dans un contexte anxiogène et baigné d’incertitude, la pierre s’impose comme un investissement sûr et rassurant. De plus, le besoin de se sentir bien chez soin a entrainé une exigence plus importante dans le choix de son cadre de vie » souligne Jérémy Jehan, directeur de l’agence Espaces Atypiques à Lyon.
« Le marché lyonnais de la résidence principale demeure très actif et est finalement peu impacté par la crise sanitaire. Nous avons même assisté à une forte augmentation des transactions durant l’année mais avec effectivement de nouvelles tendances, notamment dans la demande. Les acquéreurs recherchent majoritairement des biens avec un espace extérieur, beaucoup font le choix de vendre leur appartement en hyper centre pour partir un peu plus loin et bénéficier d’un jardin ou d’une terrasse. »
Même constat pour Isabelle Cinquin de l’agence Orpi Caluire qui note une demande exponentielle de biens sur le secteur de Caluire, Sathonay Camp, Fontaine sur Saône ou les Monts d’Or.
Une évolution qu’elle remarque dès la sortie du premier confinement en mai 2020. « Nous avions énormément de demandes pour des maisons et notions déjà un regain d’intérêt pour les rez de jardin. Beaucoup de propriétaires résidant en centre ville ou dans des appartements sans espace extérieur ont décidé de mettre leur bien en vente. Nous avons fait 19 estimations la semaine suivant le déconfinement ! C’était du jamais vu ! »
Mais la volonté d’acquérir un bien avec un espace extérieur a un prix.
Pour certains acquéreurs, cela induit de quitter les quartiers centraux de Lyon (presqu’ile, 6ème arrondissement, Part-Dieu, Montchat…) pour rejoindre les communes périphériques.
« La majorité des acquéreurs souhaitent tout de même avoir un accès facile aux transports en commun et ne sont pas prêts à s’éloigner trop loin » précise Isabelle Cinquin. « Et reste le prix élevé des maisons. Il faut compter minimum un budget de 800 000 € pour une maison dans les Monts d’Or, l’Ouest lyonnais ou Caluire. Ce qui implique pour certains acquéreurs de partir plus loin dans le Val de Saône, le Beaujolais ou encore la Vallée d’Azergues » ajoute Jérémy Jehan.
Il est vrai qu’avec le développement du télétravail, là aussi les cartes ont été rabattues. Habiter à 1H de Lyon est envisageable avec à la clé un cadre de vie agréable et des mètres carrés en plus. Isabelle Cinquin constate ainsi des changements induits pas la nécessité d’avoir un bureau chez soi, une pièce à part.
« Certains clients se sentent concernés durablement par le travail à distance et recherchent des biens plus spacieux. Cela nécessite bien souvent de s’éloigner du centre ville. » Idem pour Jérémy Jehan, régulièrement sollicité par des propriétaires prêts à déménager pour avoir des mètres carrés supplémentaires et un bureau séparé. « Avec le télétravail, certains n’hésitent pas à s’installer dans le Beaujolais, par exemple. »
« Je pense que la tendance va perdurer mais s’équilibrer au fil du temps et se stabiliser. Il y aura toujours des acquéreurs souhaitant résider en centre-ville proches de toutes les commodités et qui ne souhaitent pas prendre leur voiture pour se déplacer. Et puis de nombreux lyonnais sont très attachés à leurs quartiers et n’en changeraient pour rien au monde ! L’hypercentre lyonnais restera toujours en situation de forte demande » conclut Jérémy Jehan.
Une chose est sûre, au vert ou pas, le marché de l’immobilier à Lyon se porte bien, même très bien !
By : Sophie GUIVARC’H
Crédit photos : ©©Alexandre MONTAGNE - Orpi V